- 08 mars 2024
- Mis à jour le 23 septembre 2024
- 3 minutes de lecture
- Reportage
Imaginez une société sous le joug de la domination féminine ? Ce serait une situation totalement…renversante, non ? C’est sur cette idée que se construit la pièce de théâtre « Renversante » imaginée par Léna Bréban à partir du livre du même nom de Florence Hinckel. Dans ce spectacle, Léa et Tom, faux jumeaux s’interrogent en essayant de comprendre pourquoi le féminin l’emporte sur le masculin. En résonnance avec la politique d’égalité femmes – hommes du Département, la pièce a été présentée devant une centaine collégiens d’Ille-et-Vilaine. Une représentation suivie d’un débat entre les artistes et les jeunes, qui ne manquait pas de susciter des réactions
Des noms de rues presque exclusivement féminins, des filles « meilleures en maths » et destinées à de grandes carrières, des hommes réduits à un avenir domestique sans grande ambition, le corps masculin utilisé à des fins commerciales, sifflé, jugé, commenté… Présentées avec humour, dérision, inventivité, les situations évoquées dans la pièce visent à questionner les représentations femmes - hommes et les stéréotypes de genres.
Pourquoi un garçon habillé en rose pourrait susciter des commentaires ? Il n’y a que les filles qui pleurent ? Le temps d’échange entre comédiens et collégiens succédant à la représentation a permis de provoquer la réflexion. « Vous êtes jeunes, vous pouvez encore moyen de changer les habitudes », a lancé la comédienne.
Qu'en pensent les collégiennes et collégiens ?
Martin : « Ce qui m’a fait le plus réagir, c’est l’exemple de la pub de la voiture et aussi quand le comédien se fait siffler » - « Ce n’est pas normal que les filles ne puissent pas s’habiller comme elles en ont envie, moi on ne m’interdit rien ».
Anna : « Il y a des choses que je trouvais banales de base, qui ne me choquaient pas, comme les publicités de voiture par exemple qui mettent en scène des femmes, et là ça me fait réfléchir. Il y a des choses qui ne sont pas normales par exemple, quand on voit que les cuisiniers de haut niveau se sont des hommes, alors que soi-disant c’est un domaine de filles ». « Il y a aussi des choses que je m’interdis de faire. Au collège, les garçons ont un énorme terrain de foot et de basket, et moi-même si je joue au basket, je ne vais pas allée jouer là-bas ».
Gwenn
« Le spectacle était bien et rigolo. Parfois il y a eu un peu de « gênance ». Il a permis de dire que les garçons avaient le droit de porter du rose et les filles du bleu si elles voulaient. Pourtant, dans la vie, il y a des gens qui se moquent. C’est pareil quand un garçon a des boucles d’oreilles."
Klervi
"J’ai bien aimé la manière dont les deux acteurs ont expliqué la thématique. Je trouve que les femmes ne sont pas très importantes pour les garçons, même si y’en a qui sont plus sympa que d’autres avec les filles.
Je retiens que c’est bizarre de faire du favoritisme entre les garçons et les filles. Je vais peut-être en reparler avec ma famille mais pas avec mes copains et copines car je ne trouve pas que ce soit un sujet."
Iris
"J’ai bien aimé le spectacle car c’est important d’en parler. Sinon les choses resteront comme ça et ce n’est pas cool. Mes parents me parlent déjà beaucoup de l’égalité."
Loan
"J’ai trouvé que ça changeait des cours à l’école. J’ai appris plein de choses comme par exemple ne pas avoir honte quand je pleure alors que je suis un garçon. C’est très important de parler d’égalité entre les filles et les garçons car il y a beaucoup de garçons qui se moquent des autres. Moi je fais très attention à ne pas me moquer car je sais qu’il ya des gens qui peuvent être susceptibles et se mettre à pleurer. Il peut y avoir des menaces de suicide parce qu’ils sont tristes."
Gwendal
"J’ai vécu une mauvaise expérience. A l’école primaire, on m’appelait Gwendoline et ce n’était pas marrant. Généralement je ne répondais rien et j’allais le dire au professeur. Je trouve qu’il y a encore beaucoup de choses qui doivent changer pour l’égalité entre les filles et les garçons. J’ai aussi trouvé que ce spectacle était bien pour se dire qu’il ne faut pas avoir honte si quelqu’un t’appelle par un prénom de fille alors que t’es un garçon. Et c’est pareil à l’inverse."
Varduhi
« La société nous dit qu’on doit cuisiner ou coudre, et lorsqu’on arrive à un certain niveau, il n’y a plus que des hommes, c’est pas juste ». « Ce qui m’énerve, des garçons m’ont déjà dit va à la cuisine c’est ta place, alors que moi je déteste ça ».
Daphné :
« Le directeur interdit de porter des choses trop courtes à l’école, je trouve ça injuste. Moi, je m’interdis de porter ce que je veux par peur du jugement des autres, de me maquiller comme je veux aussi ». « Si on se maquille trop, on va nous traiter de camions volés ou de putes. Si on ne se maquille pas assez, on va nous critiquer aussi, en fait on nous critique tout le temps ».
Leurs idées pour que les choses s’améliorent à l’avenir ? Que les habitudes changent ?
« Moins juger, moins critiquer les habits ou autres ». « Mais c’est plus facile à dire qu’à faire », souligne Varduhi.
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