• 21 octobre 2024
  • Mis à jour le 20 novembre 2024
  • 1 minute de lecture
  • Actualité

Des jeunes âgés de 14 à 20 ans abordent la notion de consentement amoureux au travers d’une approche artistique dans le pays de Brocéliande. Le Département, pilote du projet, souhaitait également impliquer les professionnels qui sont au contact de ces jeunes sur le territoire. Ils ont pu bénéficier d’une journée de sensibilisation. Enfin, un spectacle gratuit est proposé à l’Avant-Scène à Montfort-sur-Meu le 22 novembre prochain.

Comédiens devant un public
Romain, Marie et Christophe ont enfilé leur « costume de jeunes » pour jouer des scènes autour du consentement. Crédit photo : Jean-Paul Noble.

Le public est invité à se prononcer. Dans la saynète qui vient d’être jouée, la jeune femme était-elle consentante ? Les avis sont tranchés pour certains, d’autres avouent une zone de flou… Réunis dans la salle LaCoustik à Bédée, le 15 octobre dernier, des travailleurs sociaux, animateurs, référents jeunesse, conseillers en insertion professionnelle, éducateurs sportifs du territoire du pays de Brocéliande réfléchissent à la notion de consentement. Avec l’aide de la compagnie La Morsure qui anime cette séance de théâtre interactif et sous le regard bienveillant de Jean-Luc Bourdin, conseiller conjugal et familial au Centre départemental d’action sociale (Cdas) de Montfort-sur-Meu et Lola Ollivier, juriste au Centre d’information sur les droits des femmes et des familles d’Ille-et-Vilaine (CIDFF). Tous deux interviendront l’après-midi pour une sensibilisation sur les violences sexistes et sexuelles et les violences au sein du couple.

On va revenir sur les définitions légales d’un outrage sexiste, d’un viol et quelles sont les sanctions encourues pour ces infractions. Qu’est-ce qu’on entend par contrainte ou menace d’un point de vue juridique ? L’idée est de donner quelques éléments aux professionnels qui sont en contact avec des jeunes. On leur indique aussi quelles peuvent être les prises en charge et vers qui orienter les personnes victimes de ce type de violence.

Lola Ollivier, juriste au Centre d’information sur les droits des femmes et des familles d’Ille-et-Vilaine (CIDFF)
Deux intervenants
Lola Ollivier, juriste au Centre d’information sur les droits des femmes et des familles d’Ille-et-Vilaine (CIDFF) et Jean-Luc Bourdin, conseiller conjugal et familial au Cdas de Montfort-sur-Meu. Crédit photo : Jean-Paul Noble.et

La matinée a commencé par des ateliers de pratique artistique sous la houlette des comédiens de la compagnie La Morsure. Des ateliers pour comprendre ce qui se joue dans l’occupation de l’espace, le fait d’éviter ou de se confronter aux autres, à leur regard. Des mises en situation permettent d’expérimenter des relations conflictuelles ou saines.

On souhaite apporter aux professionnels qui sont en contact avec les jeunes des clés, des repères sur les violences sexuelles, sexistes et conjugales. Mais aussi, les informer sur les structures existantes vers lesquelles ils peuvent orienter une victime et trouver du soutien. Ce temps d’interconnaissance leur permettra de ne pas se sentir perdu quand un enfant leur rapporte une situation de violence. 

Myriam Daligault, chargée de mission développement social local à l’agence départementale du pays de Brocéliande. Crédit photo : Jean-Paul Noble.
participantes à la formation
Aurélie, infirmière, Angélique, assistante sociale et Laura, éducatrice au Cdas de Montfort-sur-Meu. Crédit photo : Jean-Paul Noble.

Vivre cette journée nous permet de mieux comprendre ce que l’on va proposer aux jeunes que nous accompagnons. Cette formation va permettre d’être à l’écoute des jeunes sur ce sujet du consentement et de mieux les soutenir et les orienter. 

Aurélie, Angélique et Laura du Cdas de Montfort-sur-Meu.

A travers les différentes scènes proposées dans le cadre du théâtre forum, chacun prend conscience que le consentement ce n’est pas seulement dire oui une bonne fois pour toutes. Le consentement doit être clair à chaque fois, enthousiaste. Céder n’est pas consentir, surtout quand le chantage affectif entre en jeu. Et même si on a dit oui, on peut revenir dessus à tout moment. 

Ces professionnels vivent ce que vivront des jeunes après eux. L’idée est de décrypter les scènes et d’analyser et comprendre ce qui s’y joue. Au-delà de savoir s’il y a eu consentement ou non, il est important d’entamer la discussion, de voir ce qui aurait pu être fait pour améliorer la situation. C’est aussi faire prendre conscience aux jeunes que le consentement n’est pas qu’une question de point de vue. C’est pourquoi l’intervention d’experts -juriste, sexologue… est également prévue.

Le projet OUIR le consentement est l’une des actions menées par le réseau de lutte contre les violences intrafamiliales du pays de Brocéliande. Il a bénéficié d’un soutien du Département à hauteur de 12 800 €. « Outre la sensibilisation des professionnels du territoire, des ateliers sont proposés à une trentaine de jeunes durant les vacances de la Toussaint, précise Myriam Daligault. Avec nos collègues de la culture, nous souhaitions que ces jeunes orientés par les travailleurs sociaux et les structures jeunesse du territoire puissent avoir un espace de parole pour exprimer leurs préoccupations et favoriser la libération de la parole. La compagnie La Morsure a l’habitude de mener des actions avec les 14-15 ans. C’est une troupe formée aux questions du consentement, de l’égalité femmes-hommes, des violences conjugales. »

L’approche artistique plaît aux jeunes. C’est une bonne porte d’entrée pour aborder ces questions du consentement et des violences dans le couple. Ils assisteront aussi à un spectacle le 22 novembre au soir sur le thème du consentement et se retrouveront le lendemain à Montfort pour débriefer.

A noter

  • Le vendredi 22 novembre à 20h30,  un spectacle sur la question du consentement est proposé à l’Avant Scène à Montfort-sur-Meu par la compagnie La Morsure. Il sera suivi d’un temps d’échange avec la salle. Tout public à partir de 14 ans et gratuit. Réservation sur billeterie@montfort-sur-meu.bzh
  • Un ciné débat sur le film « Il reste encore demain » aura lieu le jeudi 5 décembre à 20h30 au cinéma La Cane de Montfort-sur-Meu (4,50 € / achat sur place). Réalisé par Paola Cotellesi, ce film suit Delia dans l’Italie des années 40, une femme qui rompt avec les schémas familiaux traditionnels après avoir reçu une lettre mystérieuse la poussant à inverser les rôles entre les femmes et les hommes. Il aborde des sujets liés au féminisme, au patriarcat et à la violence contre les femmes.

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