- 25 octobre 2024
- Mis à jour le 20 novembre 2024
- 4 minutes de lecture
- Actualité
Leur mission : accueillir, écouter et orienter les victimes de violences conjugales ou intrafamiliales, notamment. Au nombre de 8 en Ille-et-Vilaine, les intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie contribuent à la lutte contre les violences faites aux femmes. Le Département participe au financement de ces postes.
Ils interviennent directement dans les commissariats et les gendarmeries. En complément du travail d’enquête réalisé par les forces de l’ordre, ils accompagnent les victimes de violences conjugales, notamment. Leur rôle est de recevoir toute personne en souffrance pour l’écouter et rechercher avec elle le ou les interlocuteurs qui pourront lui apporter une réponse et l’aider.
Employés par des associations, les intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie sont à la base assistants sociaux, éducateurs spécialisés ou conseillers en économie sociale et familiale. A ce titre, ils sont soumis au secret professionnel. Rencontre avec Lydie Boulau, assistante sociale de formation et Intervenante sociale en commissariat et gendarmerie dans le pays de Saint-Malo.
Quel est votre rôle en tant qu’intervenante sociale en commissariat et gendarmerie ?
Mon rôle, c’est d’accueillir toutes les personnes orientées par les forces de l’ordre, souvent suite à une intervention pour violences intrafamiliales, conjugales ou sexuelles. J’aide la personne à comprendre la situation en mettant des mots sur ce qu’elle vit. L’idée est de ne pas rester seul avec sa souffrance. Mais d’identifier un espace où on peut exposer en toute confiance ses difficultés, poser des questions.
Notre avantage en tant qu’intervenant social, c’est le temps. Nous offrons l’opportunité aux victimes de parler quand elles le souhaitent et quand elles s’en sentent capables.
On va identifier ce qui ne va pas, réfléchir aux moyens d’y répondre. Je vais dire aussi ce qu’implique une séparation, les conséquences en matière d’hébergement, pour les enfants… Je vais également identifier les interlocuteurs qui vont pouvoir aider la personne.
Ce sont les gendarmes qui recueillent la plainte. Je peux détailler les différentes étapes d’une telle procédure. Rappeler -et c’est très important- que quand on dépose plainte, c’est parce que l’on vit une situation insupportable et qu’on le signifie à l’autorité compétente. Ce n’est ni pour faire du mal à l’autre ni pour se venger. Ce n’est pas trahir son conjoint.
J’explique mais il n’y a aucune injonction. J’offre un sas de réflexion afin que la personne connaisse les différentes options. Et prenne ses décisions en toute connaissance de cause.
Mon intervention est ponctuelle la plupart du temps avant que les partenaires prennent le relai. Quand la personne hésite, ne sait pas quoi faire. Je peux la recevoir plusieurs fois.
Je suis en contact avec les victimes mais aussi parfois avec les mis en cause ou des tiers, parents ou amis de la victime. On accueille, on écoute, on évalue la situation et on propose des solutions. Encore une fois, on n’impose rien mais on suggère des structures ou associations vers lesquelles se tourner.
J’ai échangé avec 450 personnes entre janvier et octobre dernier dans les 4 brigades de gendarmerie et le commissariat de mon territoire. Ce qui correspond à 800 entretiens environ.
Une garde à vue sur deux implique des faits de violences intrafamiliales.
Intervenant social : une fonction centrale
Soucieux d’améliorer les réponses aux personnes victimes de violence, les services de l’Etat ont mis en place dans les années 1990 des intervenants sociaux au sein des commissariats de police et dans les années 2000, dans les brigades de gendarmerie. Dans les années 90, à titre expérimental, le Département d’Ille-et-Vilaine avait contribué au financement de l’installation du premier poste d’intervenant social à l’Hôtel de police de Rennes. Le dispositif s'est étendu à la suite du Grenelle des violences conjugales qui s'est tenu en septembre 2019. Le Département d’Ille-et-Vilaine, signataire de la Charte européenne pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la vie locale, a confirmé dans son plan d’actions Egalité femmes-hommes 2023-2028 sa volonté de mobiliser tous les leviers d’action en faveur de l’égalité. Au côté de l’Etat et des collectivités locales, le Département finance un tiers des 7 postes d’intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie qui permettent de couvrir tout le territoire pour un montant total de plus de 153 000 €.
Un partenariat Département et gendarmerie
Une convention de partenariat a été signée le 17 octobre dernier à Rennes entre le Département d’Ille-et-Vilaine et la région de gendarmerie de Bretagne. Cette convention précise les modalités d’une coopération renforcée dans le domaine de la prévention et de la sureté. Sont notamment prévus :
- le développement d’actions pour renforcer la prise en compte et la protection des mineurs et des personnes vulnérables, en particulier des victimes de violences intrafamiliales en s’appuyant sur le réseau des intervenants sociaux en gendarmerie (ISG) ;
- la réalisation d’audits de sureté des bâtiments du Département ;
- le renforcement de la sécurité dans les établissements scolaires et à leurs abords.
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