• 28 juillet 2023
  • Mis à jour le 23 octobre 2023
  • 4 minutes de lecture
  • Actualité

Le Département assure la gestion et l’entretien de l’ensemble des routes départementales, les chaussées, mais aussi les abords des routes. Dans ce domaine aussi, les pratiques évoluent. Eco-pâturage, techniques de curage des fossés permettant de mieux préserver la biodiversité : les services départementaux adoptent peu à peu de nouveaux modes d’entretien plus respectueux de l’environnement.

moutons
L'éco pâturage est utilisé pour l'entretien des bassins d'orage.

Un entretien des fossés moins intrusif


Du mois d’octobre au mois de mars, le Service Travaux du Département mène des opérations d’entretien des fossés en collaboration avec les centres routiers des services Construction des Agences. En effet, au fil du temps, l’accotement (partie enherbée situé au même niveau que la route) prend de l’épaisseur et les fossés s’obstruent, ce qui gêne le bon écoulement des eaux de pluie de la route. « Au fur et à mesure, des matériaux, c'est-à-dire des feuilles, des branches, de la terre, viennent remplir le fossé dans le fond et sur les pentes », explique Thibaut Lambert, adjoint du chef de service Travaux sur la plateforme du Hil.

Pour remédier à ce phénomène, le service mène des opérations de curage du fossé  ou de  dérasement des accotements au moins tous les 15 ans. « C’est une opération qui permet de redonner une forme de trapèze au fossé », précise-t-il afin d’assainir les plateformes routières et sécuriser le réseau routier.

"Laisser à l'herbe le temps de repousser"


Depuis janvier 2023, le Département a fait évoluer ses pratiques. « Aujourd’hui, nous dissocions les opérations de curage et de dérasement du fossé, cela permet de laisser le temps à l’herbe de repousser, et de conserver toujours une bande enherbée disponible pour la biodiversité », explique Thibaut Lambert. À l’origine de ce changement de pratiques, des échanges constructifs entre  la Direction Eco-Développement et la Direction de la Gestion des Routes Départementales autour de la question de l’amélioration de la qualité de l’eau en Ille-et-Vilaine sont sont venus questionner les procédés utilisés jusque-là.

Un fossé entretenu avec la technique de curage du tiers inférieur
Un fossé entretenu avec la technique de curage du tiers inférieur

L’éco pâturage : du gagnant-gagnant


Depuis 2019, l’éco pâturage est utilisé pour l’entretien de 7 bassins d’orage sur les secteurs de Talensac, Montfort-sur-Meu et Bédée. Entre mai et octobre, des boucs ou béliers appartenant au Département, sont amenés sur ces sites qui nécessitent un entretien complet. Ces animaux sont mobilisés sur les différents bassins durant toute la période estivale et au début de l’automne.

« Depuis le milieu des années 90, le Département entretient certains espaces naturels départementaux grâce à un troupeau d’une centaine de bêtes : moutons, chèvres, mules, chevaux… », explique Yann Traineau, technicien espaces naturels. « En 2016, on s’est retrouvé face à un sureffectif de béliers ce qui nous a permis de mettre à disposition des animaux et ainsi expérimenter la gestion des bassins d’orage via  de  l’éco-pâturage ».

À son arrivée en poste, Gilbert Trutin, chef d’équipe routes et construction voit immédiatement l’intérêt de cette méthode pour entretenir les abords des bassins d’orage, ces bassins de décantation qui servent à réguler le débit d’eau et son stockage et qui jouent le rôle de « tampon » en cas de pollution. « Certains bassins dont j’ai la responsabilité sont parfaitement grillagés et donc totalement adaptés à l’éco-pâturage, je me suis dit testons ! ».

Un gain de temps et d’argent


Après 4 ans d’expérimentation, le chef d’équipe n’y voit que des avantages. « D’abord, on n’a plus besoin d’utiliser le tracteur pour l’entretien, ce qui signifie plus de carburant dépensé. C’est donc moins coûteux, mais aussi moins chronophage, car nous n’avons plus besoin de mobiliser des agents pour réaliser le travail à la main, sur des zones en pente, ce qui peut être fastidieux et difficile », ajoute-t-il.

« Nous travaillons principalement avec des races rustiques et locales comme les moutons des Landes de Bretagne et les chèvres des fossés. Les béliers pâturant essentiellement les zones herbacées, ponctuellement  des boucs sont  également mis à disposition sur les bassins d’orage, afin qu’ils broutent les plantes ligneuses (ajoncs, saules…) et notamment le long des grillages … », précise Yann Traineau. En septembre 2023, un bilan va être mené pour voir si une généralisation de l’éco-pâturage est réalisable.

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