Le hip-hop, un pas de côté vers l'autonomie

Le pas de danse est hésitant. Mais la musique donne des ailes. Sur le tapis déplié dans l’herbe, la petite troupe ose la vague, la coupole, le poirier sur un bras et même le saut périlleux. Les solos s’enchaînent avec le sourire. Puis vient le chant : « J’ai la rage, viens, on change de paysage ». 

En dix minutes, Liam, Jason et les autres livrent le fruit de six mois d’atelier hip-hop sous des applaudissements nourris. Les enfants voulaient tout savoir du sujet. Ils ont tout testé : les bases du breakdance, les ficelles du beatbox, l’écriture d’un morceau de rap, la composition d’une instru puis le mixage et l’enregistrement en studio. Les préados ont aussi graffé un mur extérieur du foyer aux couleurs du manga « One Piece ».

Carton plein pour le projet avec la compagnie Primitif 

Confiance, épanouissement, autonomie… Le projet d’éducation artistique mené avec la compagnie Primitif a fait carton plein. « Chacun a pu exprimer ses envies dans un domaine, travailler ensemble dans le respect et l’écoute », se réjouit François Bazenet, le chorégraphe. Même son de cloche chez les professionnels. Confiés à l’aide sociale à l’enfance, ces enfants sont protégés par le Département. Mais pas coupés du monde. 

« Bien au contraire, explique Franck Mouate, animateur socio-éducatif des PEP Brétill’Armor. On lutte contre la tentation du repli, de l’isolement. Se confronter au regard de l’autre qui valorise leurs compétences les aide à grandir, à trouver leur place dans la cité. On passe un cap dans l’estime de soi. ».

L’an dernier, le Département a lancé un appel à projets artistiques auprès des établissements sociaux relevant de la protection de l’enfance avec des acteurs culturels du territoire. Cinq ont répondu pour 2024.