• 07 novembre 2024
  • Mis à jour le 07 novembre 2024
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Les élus du Département d'Ille-et-Vilaine se sont réunis ce jeudi 7 novembre. Lors de cette session de l'assemblée départementale, les élus ont voté la deuxième décision modificative du budget 2024 (DM n°2). Un examen qui s'inscrit dans un contexte de crise budgétaire inédite par son ampleur et ses conséquences, aggravée par les mesures proposées dans le Projet de Loi de Finances pour 2025. Confronté à une chute brutale de ses recettes et une augmentation de ses dépenses, notamment sociales, le Département alerte sur l'impossibilité à ce jour d'atteindre un budget 2025 à l'équilibre. 

À retenir

  • Le Département est confronté à une chute brutale de ses recettes depuis deux ans, notamment due à la baisse des Droits de Mutation à Titre Onéreux, liés aux ventes immobilières (couramment appelés frais de notaire), mais aussi à une évolution plus faible de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), dont une fraction est perçue par le Département
  • Pour 2025, les recettes du Département baissent de 44 millions d'euros et les nouvelles dépenses à financer s'élèvent à 33 millions d'euros. Le déséquilibre budgétaire est de 77 millions d'euros. 
  • L'ensemble des Départements de France alerte sur leurs difficultés financières 
  • Cette situation va avoir des répercussions sur les investissements réalisés par le Département en faveur du territoire et des habitants et ce, dans tous les domaines : mobilités, collèges, centres départementaux d'action sociale, aménagement du territoire, logement, agriculture et environnement...mais aussi sur les dépenses de fonctionnement

Une deuxième décision modificative votée par les élus 

En ce jeudi 7 novembre, les conseillers et conseillères départementaux se sont réunis pour l'ultime session de l'assemblée de l'année 2024. La deuxième décision modificative a été approuvée par les élus. Celle-ci permet d'apporter des ajustements aux prévisions de dépenses et de recettes inscrites au budget afin d'optimiser l'utilisation du budget avant la clôture de l'exercice. 

Le vote de cette décision modification intervient dans un contexte particulier. Le Département d'Ille-et-Vilaine alerte depuis deux ans sur les difficultés financières auxquelles il doit faire face. En juin 2024, lors du vote de la première décisions modificative, l'assemblée avait déjà voté un plan d'économies de 8,2 millions d'euros, afin de continuer à assurer les dépenses obligatoires. 

"Depuis la publication du projet de loi de finances pour 2025, cette décision modificative s'inscrit dans un contexte de crise budgétaire inédite par son ampleur et ses conséquences. Ainsi, il nous faut déjà tenir compte d'une évolution de la Taxe sur la valeur ajoutée nettement plus faible que la prévision initiale de l’État. Cette révision rend nécessaire également un fort ajustement à la baisse de la recette prévue : - 10 millions d'euros", précise le rapport. 

Budget 2025 : une équation complexe 

À quelques mois de voter le budget 2025, le Département se retrouve pris en étau entre des recettes qui continuent de diminuer et des dépenses qui vont continuer à augmenter dans l'année à venir. À cela s'ajoute, la proposition d'imposer aux collectivités au moins 5 milliards d'euros d'économies dans le projet de loi de finances soumis au Parlement. Un contexte national plus que morose, qui suscite l'inquiétude des collectivités sur leur capacité à assumer les responsabilités et les compétences qui leur ont été confiées au fil des ans. 

En toute transparence et en toute sincérité, nous ne savons pas à ce jour comment voter un budget 2025 à l'équilibre. Cette équation financière devient insoutenable. Nos Départements sont asphyxiés et nos services publics sont en péril (...).

Les élus ont mené une action forte devant les grilles du Département, déployant une banderole "Départements asphyxiés, services publics en péril"

Pourquoi le Département accuse-t-il une baisse des recettes ? 

Depuis 2022, le Département subit une baisse considérable de ses recettes. 

Une situation qui s'explique par deux facteurs principaux :

  • la baisse inégalée et brutale des Droits de Mutation à Titre Onéreux (DMTO), plus couramment appelés "frais de notaire". Dépendant du nombre et du montant des transactions immobilières, ces derniers ont accusé une baisse qui devrait atteindre 80 millions à la fin de l'année 2024
  • l'évolution des recettes de Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) nettement plus faible que la prévision initiale de l’État. Le Département percevant une fraction de la TVA, cela se traduit par une perte de recettes de l'ordre de 10 millions d'euros dès 2024. Pour 2025, cette révision à la baisse s’accompagne d’un gel de la TVA 2025 représentant une perte supplémentaire de 12 millions d’euros.

Des dépenses sociales en forte hausse 

Chef de file des solidarités sociales, le Département doit notamment assumer des dépenses sociales visant à répondre aux besoins des plus vulnérables (personnes âgées ou en situation de handicap, bénéficiaires du RSA, enfants confiés à l'Aide sociale à l'enfance...). 

L'ensemble de ces dépenses à caractère obligatoire, telles que l’Aide Personnalisée à l'Autonomie (APA) pour les personnes âgées dépendantes, le financement des EHPAD, des foyers de vie ou d’hébergement, la prestation de compensation du handicap (PCH), l’accueil des enfants et adolescents placés par décision de justice ou encore le revenu de solidarité active (RSA), ont connu une forte hausse en 2024. 

En 2025, les dépenses notamment liées à l’enfance, et à l’autonomie, mais aussi dues à l'inflation, vont mécaniquement augmenter, ce qui représentera une hausse de 22 millions d’euros sur le budget du Département.

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