- 12 février 2025
- Mis à jour le 03 mars 2025
- 3 minutes de lecture
- Actualité
L’attachement est une notion clé pour répondre aux besoins de l’enfant. Explications avec Clara Garrigou, chargée de mission PMI-parentalité au Département et Laurence Baron-Lehagre, médecin de PMI au Centre départemental d’action sociale du pays de Brocéliande.
La théorie de l’attachement, qu’est-ce que c’est ?
C’est une théorie qui a été formalisée au milieu du XXe siècle par le psychiatre John Bowlby. Elle s’est d’abord développée dans les pays anglo-saxons avant d’arriver en France. Les nouvelles connaissances en neurosciences ont renforcé cette théorie. On parle aussi des « 1000 premiers jours ». C’est une période pendant laquelle il est essentiel de prendre soin du tout-petit pour favoriser son développement moteur, psycho-affectif, sa santé…
C’est une posture qui va permettre de répondre aux besoins de l’enfant et qui va se mettre en place de façon assez naturelle. Le parent va adapter ses gestes, ses réactions en fonction de ce que lui adresse son bébé. C’est une façon de répondre à ses besoins. Un lien va se construire durant les premiers mois de la vie. C’est ce qui va permettre au bébé de se sentir en sécurité ou pas. Le parent qui prend soin de son enfant de manière continue, stable, prévisible, cohérente va lui permettre de développer un sentiment de sécurité. Ce sentiment conditionne le bon développement de l’enfant. La figure d’attachement, c’est la plupart du temps le parent. Ca peut aussi être la personne qui va s’occuper fréquemment de l’enfant.
Un lien va se construire durant les premiers mois de la vie. C’est ce qui va permettre au bébé de se sentir en sécurité ou pas.
A quel moment peut-il être bénéfique de se tourner vers la PMI ?
Un bébé qui se trouve avec un parent dont les compétences parentales sont fragilisées va quand même en faire sa figure d’attachement. Dans ce cas, il vaudrait mieux que le parent bénéficie d’un soutien de la PMI, par exemple. Prendre soin d’un enfant, c’est avant tout accueillir son parent, voir où il en est. Si un parent est préoccupé par sa situation matérielle, des problèmes de santé ou autres, cela va impacter sa disponibilité, son propre sentiment de sécurité et donc celui de l’enfant.
La dépression du post partum concerne près d’une femme sur 5. Certaines familles ne vont pas vouloir pousser la porte de la PMI de peur d’être jugées. C’est dommage. La mission première de la PMI, c’est la prévention. Faire en sorte que cette relation parent-enfant évolue positivement.
Pourquoi est-ce parfois difficile d’être parent ?
Nous vivons dans une société très individualiste, où il faut être hyper-performant avec beaucoup d’injonctions. De nombreuses femmes peuvent se sentir isolées. La responsabilité d’un enfant peut générer de l’angoisse. En parallèle, nous avons accès à une multitude d’infos et de ressources sur la fonction parentale. Le coaching, les applications avec abonnement se développent sur le sujet. Un jeune parent peut se sentir perdu au milieu de toute cette offre plus ou moins légitime. Les réseaux sociaux véhiculent aussi beaucoup d’images idéalisées de la parentalité.
Encore une fois, mieux vaut se tourner vers les équipes de PMI. Ces professionnelles de santé disposent d’une expertise pour répondre aux interrogations des parents ou les orienter vers des ressources fiables. Les actions collectives qu’elles proposent permettent aussi aux parents d’échanger et de s’aider les uns les autres.
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