A Goven, Tiphaine Daudin s'est lancée dans le Bzzness

« Ça lance, pas vrai ? », s’exclame Tiphaine Daudin. On a beau avoir été prévenu et porter un scaphandre des chevilles aux poignets pour la séance photo, la piqûre des abeilles de l'apicultrice réveille presque autant que son café. Enfumoir à la main, Tiphaine, tout sourire, est dans son élément. Enfin.

Nantaise de naissance, élevée en lotissement, bonne élève, Tiphaine Daudin a choisi de faire l'école d'agronomie de Rennes et se demande encore pourquoi. « Personne, dans ma famille, n'est paysan », s'amuse-t-elle. Son premier stage dans une ferme de Côte d'Or confirme son choix. Elle se spécialise en développement durable et territorial puis décroche un CDI dans une association d'éleveurs laitiers. Deux ans plus tard, pause : Tiphaine prend un temps pour elle et part à vélo pour la Finlande. « Je voulais m'installer mais sans savoir dans quel type de production : pas vache laitière, ni maraîchère, ni arboricultrice… ». Elle se balade de ferme en ferme, file un coup de main et vit son premier contact avec une ruche -deux jours- juste pour préparer la saison. « Je me suis dit que ça pourrait être pour moi. Il fallait que je creuse l’idée. »

Ce sera chose faite au printemps suivant, dans le Pays Basque. Puis du côté d'Angers. Tiphaine achète ses deux premières ruches mais c'est encore trop tôt. 

En juillet 2017, elle voit passer une offre d'emploi taillée pour elle. L'Association de développement de l'apiculture bretonne cherche un couteau suisse sachant tout faire. Elle y restera six ans et poursuivra en parallèle son projet d'implantation apicole, décrochant une aide du Département de 6000 € au passage. 

Depuis le 1er janvier 2024, Tiphaine est officiellement apicultrice professionnelle. Elle possède un rucher d'élevage de 50 ruches dans son jardin de Goven et une dizaine d'autres ruchers éparpillés dans le secteur. Les 200 ruches sont atteintes et produisent chaque année environ trois tonnes de miel. Un or on ne peut plus nature. Comme elle.