De vive voix : le sport adapté

Le sport adapté.

« Je suis Martine, j'habite Saint-Thurial. J'ai 64 ans. J'ai connu l'association Sports Santé au travers d'une animation pour les enfants en situation de handicap. L'association, c'est « Pour réussir autrement ». Elle a été créée il y a à peu près dix ans par deux mamans qui avaient des enfants en situation de handicap. Elles cherchaient un local et la mairie de Saint-Thurial a eu la possibilité d'offrir un créneau au niveau de la salle des sports le mercredi après-midi et ensuite est venu se greffer le groupe adulte. Pourquoi aller vers le sport santé ? Première chose, c'est se retrouver et ne pas être jugé. Le regard des autres dans l'activité sportive est parfois compliqué. On a besoin de travailler, de faire travailler ses muscles, de faire le réentraînement à l'effort, mais il faut que psychologiquement, on soit bien. Et ensuite, pour moi, le sport santé, c'est la continuité, justement, de la vie du traitement dans ma pathologie. Si je veux continuer à marcher, il faut que j'entretienne absolument. Il ne faut rien lâcher »
Moi, Nathalie, j'habite Saint-Thurial aussi. J'ai 56 ans. Je suis arrivée à l'association en 2022 suite à un problème de santé. J'ai découvert le sport adapté par des affiches au niveau de la salle de sport. Et puis, je connaissais déjà Martine. Donc, j'ai pris des informations auprès de Martine et je suis allée les voir un soir. J'ai essayé, ça m'a énormément plu. C'est ce que je cherchais, parce que le sport autrement était trop brutal. Je me sens bien parce qu'on est des petits groupes, déjà, et on est tous avec chacun ses difficultés, sans forcément les évoquer. Il n'y a pas de jugement. On travaille, mais c'est plus attractif. »

« Ok, bravo. Vous prenez les petits plots autour de la salle et puis on va faire un nouveau jeu d'emblée. On va être beaucoup sur l'équilibre aujourd'hui. Donc on va faire le jeu du 1, 2, 3... Fais ! Il y en a deux qui suivent, c'est bien. »

« On ne se rend pas compte qu'on fournit de l'effort. Mais c'est vrai, par les jeux, il y a le renfo cardiaque, il y a le renforcement musculaire, il y a tout ce qui est équilibre, le cognitif, la mémoire. »
« C'est vrai que ce que Martine disait, c'est sous forme de jeu et ça se passe vraiment en douceur. On n'est pas tous au même niveau, mais justement, on s'entraide, on attend les autres, on n'est pas là pour faire la course, mais il y a une bonne entente entre nous et on rigole bien. C'est vraiment une bonne ambiance. Moralement, on se soutient. C'est ça qui est important. C'est ça qui est important, c'est la solidarité. On le ressent dans le groupe. »

Manu : « Venez près de Louise et de moi. » Louise : « Près de Louise et de Manu, du coup ? »

Manu : « On va s'échauffer avec la marche. Après, on va faire un jeu d'équilibre et les petits circuits cardio renforcement. »

« Nous, on a deux animateurs, deux encadrants du Département et on a une personne en plus qu'on a recrutée parce que justement, on a eu besoin de recruter sur le mercredi. »
« Le lundi, on a Louise et Manu, Mathias le jeudi. Les éducateurs savent qu'on a des difficultés puisqu'on a les entretiens quand même... On s'entretient avant avec eux, on leur explique notre situation. Ils connaissent, ils savent où il faut aller, où on veut aller et en même temps, en respectant quand même la pathologie. Ils savent ce que l'on ne doit pas faire. Ils sont très attentifs. Ils sont dans la bienveillance et dans la bientraitance. C'est presque la moitié du travail que nous on fournit. Pour moi, c'est ce qui me conforte à continuer, malgré desfois les difficultés, le concept est vraiment adapté. Adapté, c'est le sport, mais c'est aussi l'encadrement qui est adapté. On n'emploie jamais le terme handicap. On n'emploie pas ce terme-là. À force d'en parler à plusieurs personnes qui sont venues et elles ont vu qu'on ne parlait pas de handicap, que ce n'était pas l'objectif majeur. Ce n'était pas lié qu'à le handicap, mais plutôt un bien être, un besoin pour chacun. Ce n'est pas forcément handicap. Le regard des gens, il faut le désorienter. »

« On serre ses fesses, on rentre son ventre, on appuie fort dans les pieds. »

« C'est ça, Maryvonne. Mets bien tes pieds dans l'axe, Claudine. Le pied arrière, il n'est pas bien mis. »
« C'est ça, Christian. Et un bras en l'air. Au moins un bras. Non, au moins un. Oui, c'est ça, Annick. C'est ça. »

« La séance, on commence par un échauffement, donc on fait des allers et retours. Après, petit à petit, on met des ateliers en place et on fait à peu près deux fois chaque atelier. Et après, on s'arrête, on fait notre pause pour récupérer parce que mine de rien, ça fatigue un petit peu. Et on recommence après sous forme de jeu. Et les ateliers durent à peu près cinq, dix minutes. Oui, la première partie, l'échauffement dure 25 minutes. Les exercices là nous aident à travailler au niveau de la mémoire, de la concentration, de l'équilibre. »
« Vas-y, Mireille avec Catherine. Bien, Catherine. »

« Stabilisez avant de lancer. On ne fait pas un concours de nombre de ballons. On stabilise et on renvoie. »
« Ce créneau là d' une heure et demie, ça me permet de me concentrer sur moi, d'avoir du temps que pour moi. Et oui, non, un plaisir de faire le sport et changer les idées. C'est vrai que depuis deux ans que je le fais maintenant, je trouve un bien être pour moi. On tourne à peu près une dizaine de 10, 11 personnes par groupe. Donc, pour ne pas être trop nombreux, pour qu'ils arrivent à suivre chaque adhérent. La tranche d'âge est très variée. Ça doit être entre 50 et 70 ans, la tranche d'âge. Il faut savoir que les adhérents ne sont pas tous de Saint-Thurial. Et à l'été, au mois de juin, on fait des randonnées, des petites marches ou sinon du vélo. On a fait du tir à l'arc aussi. Il y a des temps de partage qui sont importants aussi. Nous, on se rencontre là plus en groupe et c'est vrai que c'est important ces rencontres, pouvoir échanger différemment. Ça permet de connaître des gens, d'échanger avec eux et d'avoir un peu des fois des affinités et faire d'autres activités ensemble. Moi, ça m'a fait connaître des gens que je ne connaissais pas du tout sur la commune auparavant. »

« Attention, prochaine statue. Vous devrez avoir au moins un bras en l'air et être seulement sur un pied. Oh là là, du coup, ça bouge. Au moins un bras en l'air. Annick, il n'y a pas de bras en l'air. Vous avez de la chance, on ne vous voit pas dans le podcast. »

« Mes enfants savent que le lundi après midi, c'est sacré. C'est un plaisir, mais derrière, c'est un besoin. Ce n'est jamais une contrainte de venir. Mon mari, mes enfants. Ils ont vu que j'étais bien dans ma peau, que je reprenais goût au sport, tout ça. Ça m'a permis de me retrouver, moi, moralement et physiquement. Donc, du coup, il faut continuer. »

« Le Département, quand même, nous a bien aidés depuis le début de l'association. Je crois que ce sont de très grands acteurs à ce niveau-là. Ils ont été très présents. Et la mairie, ici, à Saint Thurial, a cru aussi dans cette association-là, puisqu'elle a quand même investi au niveau de la salle des sports. L'aménagement qui a été fait, l'agrandissement a été fait, justement, pour cette activité. »
« Vous souhaitez en savoir plus sur les séances de sport adaptées organisées en Lille et Vilaine ? Contactez votre agence départementale. Plus d'infos sur le site Ille-et-Vilaine. Fr. De vive voix, le podcast du département d'Ille-et-Vilaine. À bientôt pour un nouvel épisode. »