- 03 août 2023
- Mis à jour le 05 février 2024
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- Actualité
Prendre soin d’un proche âgé, malade ou en situation de handicap est la réalité vécue au quotidien par les aidants et aidantes familiaux. En France, ils/elles sont entre 8 et 11 millions, en majorité des femmes. Un chiffre amené à croître avec le vieillissement de la population. Afin de renforcer et adapter l’accompagnement des aidant.es et d’avancer dans la reconnaissance de leur rôle auprès de leurs proches, une étude publiée par l’Agence Régionale de Santé Bretagne met en lumière leur identité, leurs difficultés et leurs besoins.
Age, sexe, lien avec la personne aidé : qui sont les aidant.es ?
Passé dans le langage courant, le terme « aidant.e » désigne en règle générale un membre de la famille proche de la personne en situation de handicap, malade ou âgée, qui prend en charge l’organisation et la gestion des soins apportées à celle-ci.
Préparer les repas, aider aux gestes d’hygiène, véhiculer la personne fragile pour ses rendez-vous avec les professionnels de santé ou les structures médicales : les missions assurées par les aidant.es se révèlent multiples et primordiales.
Selon une étude portant sur les données des enquêtes nationales « Handicap, Incapacité et Dépendance 1998-2001 » et « Handicap-Santé 2008 », 63% des personnes aidées le sont uniquement par des proches (par comparaison, seuls 14% d’entre eux le sont uniquement par des professionnels de santé). Si l’identité des aidants apparait plurielle et difficile à prendre en compte, les profils les plus impactés par ce rôle sont les enfants des personnes en situation de handicap et les conjoints des personnes âgées. En grande majorité, les personnes aidantes sont des femmes.
500 000 « jeunes » aidant.es aujourd’hui
La catégorie des « jeunes aidant.es » reste encore quelque peu méconnue aujourd’hui, et leurs besoins parfois mal identifiés. Pourtant les risques de voir leur santé, leur vie sociale ou scolaire se détériorer sont bien réels. Pour épauler les jeunes aidant.es, deux actions phares pourraient être menées, à savoir une meilleure sensibilisation des professionnels amenés à les soutenir et un aménagement des rythmes d’études pour les étudiants concernés.
Isolement, épuisement : quelles sont les difficultés rencontrées par les aidant.es ?
L’étude rendue publique par l’Agence Régionale de Santé met en évidence les impacts multiples de ce rôle d’aidant.e, à la fois sur la santé, la vie personnelle et la vie sociale des personnes impliquées. La nécessité d’être disponible pour prendre soin de la personne accompagnée induit quasi systématiquement une réduction de leur réseau social et amical, notamment par la difficulté à répondre à des sollicitations spontanées de leur entourage.
La vie au quotidien devient complexe, car toute activité extérieure exige une organisation préalable. Loisirs, culture, vie familiale subissent en règle générale les conséquences de ces aménagements pourtant nécessaires. L’articulation avec la vie professionnelle, apparait particulièrement compliquée, contraignant souvent les aidant.es à recourir au temps partiel ou encore à prendre leur retraite en anticipé.
Autre point soulevé par l’étude : les personnes aidantes s’engagent auprès de l’aidé, bien souvent au détriment de leur propre santé physique et psychique. Charge mentale, maladies chroniques, troubles du sommeil font partie des maux mis en avant par les aidants interrogés.
Quelles actions pour accompagner les aidant.es ?
Isolement, épuisement psychologique et/ou physique : les aidant.es ressentent un fort besoin de parler de leurs difficultés. La stratégie nationale de mobilisation et de soutien aux proches aidant.es 2020-2022 vise à répondre aux besoins d’accompagnement, de reconnaissance, d’aide et de répit à destination de ce public.
La mise en œuvre d’un plan d’accompagnement des aidants par l’Etat sur 2020-2022 prévoit 400 millions euros de financement sur 3 ans. Sur cette enveloppe, 105 millions d’euros sont consacrés au développement et à la diversification de l’offre de répit. Exemple : depuis le 30 septembre 2020 le congé qui permet à un salarié résident en France d'arrêter son activité professionnelle pour accompagner un membre de sa famille est indemnisé.
En Ille-et-Vilaine, 140 actions ont été menées à destination des proches aidants : action de prévention, de répit, de formation, de soutien d’information.
Vous êtes aidant.e ? Faites-vous aider
En tant que proche aidant.e, vous ressentez le besoin d’être soutenu.e dans ce rôle au quotidien ? Le Département d’Ille-et-Vilaine a développé des dispositifs destinés à accorder un peu de répit aux aidants familiaux, pour éviter le phénomène d’épuisement.
Le panel d’aides ponctuelles pouvant être envisagées est large : il peut s’agit de places d’ hébergement temporaire au sein d’établissements spécialisés, d’accueil de jour ou encore d’accueil familial. Différentes structures sont mobilisées pour accompagner et soulager les aidant.es, d’abord en leur offrant un espace d’écoute sur leurs problématiques au quotidien, mais aussi par l’organisation d’actions concrètes pour prendre le relais dans la vie de tous les jours.
Quelques organismes à contacter :
- Les CLICs : Centres locaux d’information et de coordination, vous pourrez être écouter, orienter et accompagné pour solliciter différents services pour vous aider au quotidien,
- Les bistrot-mémoire : initiés pour la première fois en Ille-et-Vilaine, les bistrots mémoire sont des lieux d’expression libre pour les personnes malades ou désorientées. Ces rendez-vous sont organisés dans des endroits publics non stigmatisants.
- L’association française des aidants : formation, gestion et acceptation du rôle d’aidant.e, l’association agit à différents niveaux
Des pistes pour améliorer l'accompagnement des proches aidant.es en Bretagne
En Bretagne, l’ambition partagée de soutien aux aidantes et aidants se traduit par une priorisation d’actions visant au renforcement de leur accompagnement dans le Projet Régional de Santé 2018-2022 et dans les schémas départementaux des quatre départements bretons.
Les repérer, les informer et les orienter, les former en privilégiant des formations croisées avec les professionnel.le.s, reconnaître leur rôle et leur expertise, améliorer la structuration et le fonctionnement de l’offre de répit, constituent les principaux axes de ces stratégies régionales et départementales.
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